
Que les choses et l’ambiance actuelles ne soient pas joyeuses, est un fait pour beaucoup de gens. Que la plupart des privilégiés et des moins privilégiés ne veuillent pas modifier leur façon de vivre et de consommer, est un autre fait.
Les conversations d’un groupe d’hommes, ce matin près de moi, étaient d’un pessimisme noir, tout cela devant leurs cafés, tranquilles, en attente des matchs de foot du jour.
Allons-nous continuer jusqu’à l’ultime essoufflement, de fonctionner « comme avant » , accrochés, du haut en bas de la pyramide, à des valeurs devenues obsolètes : vouloir plus, consommer plus, ne surtout rien vouloir changer sous prétexte que « pourquoi est-ce que moi je le ferais alors que d’autres plus nantis, ou moins nantis d’ailleurs, ne font rien ? Pourquoi serait-ce à moi de réduire mes prétentions, mes désirs ? »
Nous avons dilapidé l’énergie, tous autant que nous sommes, et la crise que nous vivons, conséquence partielle de la pandémie, ( car celle-ci n’a fait que mettre en lumière la partie émergée de l’iceberg ), nous demande une refonte complète de notre manière de vivre, chacun dans son environnement propre, sans se soucier si le voisin fait quelque chose ou non.
Nous pouvons nous passer de tellement de choses, consommer moins d’énergie, éviter les voitures quand c’est possible, modifier des habitudes de vie qui nous ont sclérosés. Nous serons obligés de regarder en face nos abus, mais pour le moment, nous gardons nos œillères, persuadés que les choses redeviendront comme elles étaient. Rien ne redevient jamais comme avant. Rien.
J’entendais aussi vitupérer sur « la » jeunesse, comme si celle-ci dans son entier était vouée à l’échec et entraînait notre monde dans sa chute, comme si rien de bien ne pouvait provenir d’eux, d’elles, comme si il n’y avait pas de futur possible car ces hommes n’envisageaient pas un futur différent de celui qu’ils avaient connu.
Les médias détruisent l’espérance, nous matraquent à longueur de journée de qualificatifs dramatiques et se gardent bien, ( volonté d’une certaine élite ou non ) de nous faire parvenir les échos de tout se qui se fait de bien, de beau, de durable, de solidaire sur notre planète.
La blessure d’un joueur de foot fait la Une, mais pas ou peu - La grande muraille verte- commencée en 2007 pour reverdir le Sahara ( sera-ce un succès ou un échec, seul l’avenir le dira mais, au moins on essaye ! ) ; on parle peu des avancées technologiques dues aux diverses découvertes faites dans l’espace et qui ont été à la source de progrès dans bien des domaines. ( On trouve des dizaines d’articles scientifiques sur le net à ce sujet. ).
Bien sûr, de prime abord, cela me navre aussi de voir une certaine tranche de population dépendante des écrans, mais on ne sait jamais ce qui va advenir, ni si tout à coup un grand dégoût de ce manque de liens ne va pas les réveiller, ni si d’eux ne viendra pas le salutaire éveil des consciences dont parle Sébastien Bohler, journaliste de formation scientifique, à propos de la manière dont fonctionne notre cerveau et sur lequel nous pouvons agir « en conscience ».
Qui imagine les services que pourra rendre l’intelligence artificielle, qui pourrait être destinée, par exemple, au maintien des personnes malades, âgées, ou souffrant de divers handicaps, à domicile, leur permettant de demeurer dans leur environnement habituel.
Il n’y a jamais eu d’invention uniquement destinée au bonheur de l’être humain : le chercheur… cherche, trouve parfois, après c’est une autre histoire !
Nous n’enrayerons pas ce processus, mais nous avons la possibilité de prendre en main une grande partie de notre avenir en modifiant en profondeur, notre manière de penser l’avenir, de consommer, de nous nourrir, de nous vêtir et de faire les choix les plus judicieux pour notre survie et celle de nos enfants.
Extrait du poème « Seuls et vaincus » de Christiane Taubira musique et chant par Gaël Faye.
« Et vos enfants joyeux et vifs feront rondes et farandoles
Avec nos enfants et leurs chants,
et s’aimant sans y prendre garde
Vous puniront en vous offrant
des petits-enfants chatoyants ».
Être réaliste ? Oui, défaitiste, certes non. Laissons les médias mainstream à leurs délires, renseignons-nous auprès de médias indépendants ou presque, et choisissons ce que nous regardons, lisons, tout comme ce que nous mangeons, en toute conscience et un peu de foi en les générations qui suivent.
Mona MacDee
Seuls et vaincus. Gael Faye/poésie de Chritiane Taubira
Écologie : https://www.imagine-magazine.com/
Investigation : https://medor.coop/magazines/