mercredi 22 avril 2015

Je vous emmène en balade -14- London!

Ça m'a pris comme ça, en plein hiver, de filer, en manque de train, en manque de voyage, en manque d'air d'ailleurs, en manque de marche le long d'autres voies et d'autres quais! 




Le long de la Tamise, engloutie sous le fog, tout le monde court: jeunes, vieux, minces, enveloppés, de tous horizons, turbans sikh, et survêtements jaunes, toutes origines confondues, ils courent!



Si le fair play est bel et bien de mise sur les routes, où je ne cours aucun danger, ici mon attention se porte sur les jogueurs qui se croisent à ma hauteur et me frôlent dangereusement!



Des ponts aussi s'entrecroisent sur l'eau grise que des risées brutales rident tout à coup.

Des touristes s'amusent, photographient les lieux séculaires et s'accrochent aux grilles de Buckingham pour la relève de la garde. 




Je me suis éloignée de cet endroit et je tombe sur les quartiers de la caserne où j'observe amusée les préparatifs des "guards" nonchalants avant la parade!




Sur Picadilly, un rappeur a déployé son matériel et rameute touristes et passants. Quelques uns, subjugués, blottis dans des encoignures de portes, l' observent, un peu envieux de ce succès soudain.




Quelques visiteuses asiatiques se prennent en photo auprès des cabines téléphoniques devenues icônes et en oubliant Big-Ben, toutes à la joie enfantine d'envoyer si loin, chez elles, leurs frimousses réjouies.




Le froid glacé me fait me réfugier dans un pub d'un quartier tranquille: sur les murs tendus d'un rouge velouté, les perruques poudrées de personnages d'un autre temps.




Il y fait chaud et si douillet.
Sur le comptoir, rutilent les pompes à bière.
Les hommes discutent, debouts dans la lumière émeraude des lampes anciennes, une pinte d'Ale dorée à la main.
Je les regarde, debout et fragiles sous leurs airs conquérants.
Sous leurs pieds, le tapis d'un bordeaux sans âge.
Les pommettes s'enluminent au fil des conversations.



Seul à une table, il lit le journal du jour, qu'éclaboussent quelques éclats de lumière du cristal du lustre suspendu.




Trois femmes bavardent, tranquilles et joyeuses, accoudées à la table encaustiquée de frais et dont je hume l'odeur de térébenthine avec délectation.


Ce brouhaha léger et rassurant m'enveloppe de douceur et à mon tour je déguste cette pinte de cidre frais dans la présence rassurante de ces hommes qui me semblent si vulnérables.





Le crépuscule enveloppe l'impasse, où se trouve le pub, de cette lumière particulière, brumeuse et douce, de Londres.





Les contours se dissolvent, les dominantes rouges se diffusent sur les murs de briques anciennes.
Des apparitions de châteaux aux allures fantomatiques, d'où je m'attends à voir surgir Harry Potter, les sorcières et sorciers et qui sait, l'horrible "Voldemort"!




La nuit s'illumine des phares des bus à impériale qui tournent sans fin autour de Trafalgar 



et les vitrines des magasins aux néons agressifs font oublier qu'ici aussi, malgré les apparences, la pauvreté existe.



Ton ombre m'accompagne toujours un peu. D'un clin d'oeil tu me dis comment voir et où regarder! 






Je me frotte encore un peu à la ville animée malgré la nuit glaciale et regagne l'hôtel dans une petite rue tranquille, loin des bruits de la foule pour rêver un moment, avant de repartir. 






Photographies et texte: Mona Mac Dee