Minuscules, même pas de la taille d’une particule élémentaire, voilà ce que nous sommes dans l’univers, nous les humains, arrogants, parce que ce miracle nous est tombé dessus, sur cette petite planète bleue qui tourne comme une toupie : la vie !
Assez arrogants pour nous penser les seuls.
Alors à toi mon ami qui te plains que « tout est foutu », que l’humanité n’a pas d’avenir, et qu’à cause de cela tu te détruis, je te répondrai qu’elle n’en jamais eu.
Elle se pense éternelle, mais a toujours été vouée à la disparition, à la mutation, à la transformation, comme toute chose dans les milliards de galaxies, les milliards d'étoiles et de planètes.
Notre soleil se transformera en super-nova, un trou noir nous avalera, obsolescence programmée ?
Des civilisations anciennes ont connu une apogée et ont disparu, pourquoi en serait-il autrement de la nôtre ?
Des civilisations anciennes ont connu une apogée et ont disparu, pourquoi en serait-il autrement de la nôtre ?
C’est pourquoi mon ami, je te dis qu’il faudrait chaque jour célébrer ce miracle de l’existence, cet extraordinaire outil vivant qu’est notre corps que nous polluons, abîmons et qui bien plus que les églises, les mosquées et les synagogues, est notre temple personnel.
Chaque jour, la gratitude pour ces instants de grâce devrait nous gonfler le cœur même lorsque de trop grandes émotions semblent vouloir nous le briser.
Chaque jour, la gratitude pour ces instants de grâce devrait nous gonfler le cœur même lorsque de trop grandes émotions semblent vouloir nous le briser.
N’oublie jamais que nous ne sommes que ce point à peine visible perdu dans l’infini, mais imbu de lui-même et qui, dans l’instant, pourrait être écrasé comme un moustique sur un pare-brise, par une contraction soudaine de l’univers, agacé par cette puce insolente qui le fait se gratter jusqu’au sang !
Gratitude à chaque lever de soleil, à chaque ciel plombé, à chaque goutte de pluie, aux vagues de l’océan, aux dunes chantantes, au vols d’oies sauvages ; gratitude pour le sourire reçu et celui donné ; gratitude pour l'arbre encore debout qui offre son ombre.
Tu me dis que nous ne sommes pas égaux ? Raison de plus pour apprécier l’incroyable chance qui fait de certains de nous des privilégiés, si, si, même toi !
Moi aussi je secoue de mes épaules ces plaintes accrochées qui disent : je n’ai jamais assez et je veux plus !
Cependant, si nous sommes arrogants, mécontents, déprimés, violents et tristes, si nous rions trop fort, si nous avons tant besoin d’être aimés, si notre manque est sidéral, c’est aussi parce que, perdus dans cette immensité infinie, nous sommes sans doute les seuls à avoir conscience de notre finitude.
Alors foutus pour foutus, chaque fois qu’une ombre se pose sur notre dos et nous force à nous mettre à genoux, chaque fois, si nous pouvons le voir, il y aura un sourire, un clin d’oeil, un peu de tendresse, un peu de chaleur humaine, un roseau penché sur l’étang, le regard d’un chien, une main sur la nôtre : rien n’aura plus d’importance : nous nous relèverons et, conscients de notre petitesse, nous nous reprendrons à sourire à cette vie si douce et si difficile.
Texte Mona MacDee Acrylique Mona MacDee Photos de Pixabay ( libres de droits)