".
Si tu veux que l’on s’aime,
tu devras, pour un moment, abandonner ce que tu connais,
laisser-là ta culture, tes croyances, comme je laisserai les miennes,
abandonner les préjugés,
naître au nouveau,
essayer d’autres approches,
et marcher à mon pas.
Il te faudra apprendre à m’aimer ailleurs
que dans l’intimité de notre couche,
et moi, j’apprendrai à freiner mon impulsivité,
mon besoin de fusion affective,
mais ne m’en demande pas trop,
je suis femme d’ici, je suis femme, tout simplement.
Penses-tu que je vivrais bien que tu t’en ailles sans cesse,
que timide et patiente comme Pénélope j’attendrais ton retour ?
Mon cœur se languirait du tien,
mon corps de tes caresses,
je ne pourrais que me flétrir en t’attendant.
Tu as peu appris la tendresse,
et moi j’en ai peu reçue,
tu ne peux la manifester,
et moi j’en donne tellement...
à t’en donner la nausée.
Tu voyages de pays en pays,
et ma maison est mon voyage,
elle est ton refuge et ton port, entre deux départs, me dis-tu.
Pourrais-je ?
Je ne sais pas.
Il faudrait pour cela que l’amour soit fort et violent,
que dans les plis de ton ample vêtement,
je puisse puiser assez d’affection et d’amour pour me tenir droite quand ta silhouette s’éloignera dans le vent du Nord.
Pourrais-je résister,
te sachant parfois dans les bras de l’autre…d’une autre au gré de tes désirs ?
Supporterais-je cet infini silence dans mes draps glacés,
ma peau absente à tes mains ?
Comment survivrais-je à cette déchirure renouvelée qui me laisserait chaque fois, plus vide et plus blessée ?
Il faudrait que tu m’emplisses à ras bord de mots chantonnés à mon cou,
de sensuelles caresses, pour que, rassasiée, je tienne debout jusqu’à ton retour.
Nous devrons apprendre à parler de nos intimes,
apprendre à taire l’inutile,
à briser les silences et cependant, à en extraire toute la saveur,
à rire avec les yeux, avec la bouche, avec le cœur.
J’apprendrai à garder une distance,
pour que dans ton pays, tu puisses arborer ta fierté et ta prestance d’homme indigo.
Il n’y aurait que moi qui connaîtrais ta fragilité.
J’apprendrai et ce sera difficile, impossible peut-être,
et tu apprendras, seulement si tu le veux vraiment,
si de tes épaules, tu laisses tomber,
au moins en ma présence,
le poids des coutumes ancestrales,
et que tu t’adresses à moi comme à ton égale.
Alors et alors seulement,
je pourrai te regarder t’éloigner à grands pas dans ce vêtement flottant que dans un geste rempli d’élégance,
tu rassembles autour de ton corps élancé.
À ton retour, tu pourras ôter ce dont tu penses être fait,
et poser ton front et tes cheveux bouclés sur mon épaule ;
tu y déposeras les milliers de pas de ta tribu millénaire,
et tu m’écouteras te raconter les mille petites potins de ma vie quotidienne sans toi.
Pourtant, il nous faudra aussi demeurer qui nous sommes,
savoir d’où nous venons et en être fiers,
pour ne pas nous perdre dans l’autre pour nous sentir aimés.
Ce sera une épreuve parfois que nous ne pourrons franchir qu’ensemble : une fois l’oued, débordant des grandes pluies, traversé,
comme les fleurs qui soudain jaillissent des sables déserts,
notre amour sera au rendez-vous,
fait de ces instants trop brefs, où nous ne serons que brasier amoureux.
Si tu veux que l’on s’aime,
tu devras, pour un moment, abandonner ce que tu connais,
laisser-là ta culture, tes croyances, comme je laisserai les miennes,
abandonner les préjugés,
naître au nouveau,
essayer d’autres approches,
et marcher à mon pas.
Il te faudra apprendre à m’aimer ailleurs
que dans l’intimité de notre couche,
et moi, j’apprendrai à freiner mon impulsivité,
mon besoin de fusion affective,
mais ne m’en demande pas trop,
je suis femme d’ici, je suis femme, tout simplement.
Penses-tu que je vivrais bien que tu t’en ailles sans cesse,
que timide et patiente comme Pénélope j’attendrais ton retour ?
Mon cœur se languirait du tien,
mon corps de tes caresses,
je ne pourrais que me flétrir en t’attendant.
Tu as peu appris la tendresse,
et moi j’en ai peu reçue,
tu ne peux la manifester,
et moi j’en donne tellement...
à t’en donner la nausée.
Tu voyages de pays en pays,
et ma maison est mon voyage,
elle est ton refuge et ton port, entre deux départs, me dis-tu.
Pourrais-je ?
Je ne sais pas.
Il faudrait pour cela que l’amour soit fort et violent,
que dans les plis de ton ample vêtement,
je puisse puiser assez d’affection et d’amour pour me tenir droite quand ta silhouette s’éloignera dans le vent du Nord.
Pourrais-je résister,
te sachant parfois dans les bras de l’autre…d’une autre au gré de tes désirs ?
Supporterais-je cet infini silence dans mes draps glacés,
ma peau absente à tes mains ?
Comment survivrais-je à cette déchirure renouvelée qui me laisserait chaque fois, plus vide et plus blessée ?
Il faudrait que tu m’emplisses à ras bord de mots chantonnés à mon cou,
de sensuelles caresses, pour que, rassasiée, je tienne debout jusqu’à ton retour.
Nous devrons apprendre à parler de nos intimes,
apprendre à taire l’inutile,
à briser les silences et cependant, à en extraire toute la saveur,
à rire avec les yeux, avec la bouche, avec le cœur.
J’apprendrai à garder une distance,
pour que dans ton pays, tu puisses arborer ta fierté et ta prestance d’homme indigo.
Il n’y aurait que moi qui connaîtrais ta fragilité.
J’apprendrai et ce sera difficile, impossible peut-être,
et tu apprendras, seulement si tu le veux vraiment,
si de tes épaules, tu laisses tomber,
au moins en ma présence,
le poids des coutumes ancestrales,
et que tu t’adresses à moi comme à ton égale.
Alors et alors seulement,
je pourrai te regarder t’éloigner à grands pas dans ce vêtement flottant que dans un geste rempli d’élégance,
tu rassembles autour de ton corps élancé.
À ton retour, tu pourras ôter ce dont tu penses être fait,
et poser ton front et tes cheveux bouclés sur mon épaule ;
tu y déposeras les milliers de pas de ta tribu millénaire,
et tu m’écouteras te raconter les mille petites potins de ma vie quotidienne sans toi.
Pourtant, il nous faudra aussi demeurer qui nous sommes,
savoir d’où nous venons et en être fiers,
pour ne pas nous perdre dans l’autre pour nous sentir aimés.
Ce sera une épreuve parfois que nous ne pourrons franchir qu’ensemble : une fois l’oued, débordant des grandes pluies, traversé,
comme les fleurs qui soudain jaillissent des sables déserts,
notre amour sera au rendez-vous,
fait de ces instants trop brefs, où nous ne serons que brasier amoureux.
texte: Mona MacDee