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Jardin de ma fille |
Un peu plus haut que la ligne Sambre et Meuse, mon Bruxelles qui, en comparaison de beaucoup de villes européennes, fait figure de grand village et pourtant : Dikkenek! ( vantarde!)
Au Nord entre St.Niklaas et Dendermonde
( St.Nicolas et Termonde), le Waasland, baigné par l’Escaut, la Durme, la Oude Durme, la Dendre, entre autres, réminiscences des cours de géographie !
Dans ce Nord, on y parle le flamand, et pendant quelques jours, je suis partie à la découverte des 40 km2 de ce pays d’eau et d'étendues de maïs : où que l’on se tourne cette eau encore omniprésente, aux rives bordées de joncs, paradis des hérons et des oiseaux de toutes sortes.
Paysages très verts, à mes,yeux, très Yang et masculins ! Pays plat, rectiligne, rues tirées au cordeau, propreté méticuleuse passée à la Javel, cyclistes, regards rivés sur l’asphalte trop lisse des digues de la Durme, obnubilés par la vitesse, et tant pis pour nous, promeneuses solitaires.
Le regard porte loin, et parfois, au détour d’une courbe, un peu d’Irlande et de ses bruyères sous le vent violent et le fin crachin de ce mois d’Août 2020 tropical.
Pourtant, à en croire le symbolisme chinois, si je ne me réfère qu’au paysage, ce serait un pays -Yin-, mais l’impression générale, habitations, rues et habitants, me donnent cette sensation de force et de masculinité !
Je suis rentrée chez moi un peu soulagée, même si tout cela était particulièrement beau.
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Je suis partie le lendemain vers le Sud, pas très loin, dans cette partie du pays appelée : Brabant Wallon, à moins de 35 km de Bruxelles.
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premières amours: les rouilles! |
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Plus d'eau à l'écluse 28! |
J’embrasse ce doux panorama, voiture arrêtée, portière ouverte. Appuyée au capot, je reste là un moment, enveloppée de vent, de douceur, avec le ronronnement de l’éolienne qui brasse l’air à lents coups de pales.
Je n’ai pas envie de rentrer déjà, et je regagne mon chez moi par le chemin des écoliers : Feluy, Écaussines, Nivelles, Ronquières.
Comme souvent, depuis plus de 6 ans, je me ressource ici, marchant au long du vieux canal aux berges desquelles dorment toujours les mêmes péniches arrondies.
À chaque saison, un arbre, là au milieu d’une clairière, m’offre ses changements de costumes: il grandit, s’arrondit, s’étoffe, se colore, se dégarnit, et…je respire à pleins poumons.

Cet endroit m’est guérison et je ne ressens plus la pression imposée de cette étrange période.
Yin et Yang, masculin, féminin, mon pays si dur et si doux et presque en son centre, ma ville, difficile, sale, violente parfois, aimante aussi, douce quelquefois, multicolore surtout, où se bousculent accents et tenues, et où, revanche de mes amies musulmanes si critiquées, nous allons aujourd’hui, tous et toutes…masqué-e-s!
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Waasmunster au long de la Durme |
Texte et photos: Mona MacDee